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LA BÉNÉDICTION PAPALE A ROME. Nobles souvenirs, mélancoliques pensées, pieuses ré- flexions, pourquoi fuir de notre mémoire plus rapides que l'hirondelle aux approches des premiers frimats ? Rome, in- comparable cité entre toutes les cités, serais-tu comme une de tes sœurs terrestres la vivante incarnation de l'oubli et des dédains du voyageur? Non, non, toutes les générations ont chanté et envié ta gloire ; les pages de ton histoire, sou- vent ensevelies sous tes ruines, ont été gravées sur la pierre et l'airain, et jusque dans le cœur de ces millions d'âmes qui puisent dans ton code sacré les doux enseignements de ta foi et les pompes d'un culte public incomparable que je vais essayer de décrire et de faire admirer. N'oubliez pas que nous sommes dans la basilique de Saint- Pierre du Vatican, le grand jour de Pâques, au moment où vont se célébrer les saints mystères. Figurez-vous dans le fond du sanctuaire du plus splen- dide des temples que l'homme éleva jamais à la divinité, un autel resplendissant où va se célébrer le plus saint des mystères. A droite de cet autel, mais a l'entrée, est élevé un trône sur lequel va s'asseoir un pontife qui porte dans sa droite le redoutable pouvoir de lier et de délier sur la terre et dans le ciel, et dans sa conscience la foi et la conscience de plusieurs centaines de millions d'âmes qui