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202 DE LA DÉCADENCE ROMAINE. tuniques subsericas. — VOPISC. IN TACIT. X.— Ces défenses répe'tées indiquent que les lois somptuaires venaient toujours échouer contre les empiétements du luxe. Je me résume en disant que les nebula linea, de P. Syrus et le panniculus bombycinus, de Juvénal, VI, 261, peuvent se traduire par gaze de soie. J'ajouterai même, si je ne donne pas trop d'extension au sens latin, que la soie cuite servait à la fabrication de cette gaze, parce que celle-ci-avait beau- coup de souplesse : Tenues coa veste movere sinus, faire jouer les plis légers d'une robe de Cos. — Propert. I. 2, 2. Les Romains n'avaient pas des idées bien nettes sur la ré- colte et la filature de la soie. Il paraîtrait que dans les con- trées productrices de ce fil si léger, l'insecte était aban- donné à lui-même sur l'arbre et filait son cocon en pleine liberté, ainsi que cela a encore lieu, dit-on, en Chine. On fut donc trompé par l'apparence, et l'on put croire que la soie était le produit d'un duvet particulier a certains arbres. De là , Virgile a dit : Felleraque ut foliis depectant tenuia Seres? Birai-je comment les Sères peignent le léger duvet qui naît sur les feuilles des arbres.? — Georg. II, 121. Pline déve- loppe la même idée : Les Sères célèbres par la laine de leurs forêts , peignent ce duvet blanc des feuilles en l'arrosant avec de l'eau ; ce qui fournit à nos femmes le double tra- vail de filer et ensuite de tisser. C'est avec des manœuvres si compliquées, c'est dans des contrées si lointaines, qu'on obtient ce qui permettra à la matrone de se montrer au travers d'une robe transparente, ut inpublico matrona transluceat. VI, 20. —Ce passage prouve que la matière provenant du pays des Sères était employée à faire ces étoffes légères, transparentes, dont il vient d'être question. En second lieu, il semble que cette matière première arrivait en bourre, et qu'on la filait à Rome, pour ensuite en fabriquer des tissus : Unde geminus féminin nostris labor.