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                      SUR LA VIE FUTURE.                       191

dans la légende indienne, où les âmes vertueuses n'habitent
plus, sous la terre, cet Elysée qu'éclaire un soleil inconnu,
mais planent , en astres éclatants , au plus haut sommet
de l'empyrée ; où leurs chars aériens, en sillonnant le ciel,
apparaissent comme des météores, et où les frais bocages de
la ville éternelle .exhalent autour d'eux le parfum des vertus!
Et le Tartare lui-même , aggravé, assombri par le supplice af-
freux de la flamme intérieure qui consume les âmes pécheresses,
offre dans le lointain une timide attente, une perspective d'ex-
piation, une aspiration incessante vers le repentir et le bonheur.
Tout cela nous paraît plus élevé, plus primitif et plus réel que
les légendes grecques et romaines, les légendes celtiques et Scan-
dinaves. On y reconnaît un reflet plus fidèle de cette révélation
mystérieuse que Dieu fit luire sur l'homme en l'appelant à la vie,
reflet qu'offrirent sans doute au même degré les religions an-
ciennes de l'Assyrie, de l'Egypte, de la Perse, de l'Asie-Mineure ,
et qui devait s'obscurcir fatalement au contact des passions
aveugles d'où naquirent les monstrueux systèmes sous lesquels
le monde a fléchi et s'est ébranlé dans sa base , sous lesquels il
eût succombé sans l'apparition de l'Evangile.

                                        F. G.   EICHHOFF.