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stiR LA VIE FUTURE. 185 des traits propres à compléter et à rehausser ceux de Pénélope, d'Andromaque, de Nausicaa et d'Alceste. Les travaux distingués de plusieurs indianistes, en tête desquels on doit nommer ici M. Wilson et M. Bopp, ont fait connaître ces épisodes et les ont répandus dans le monde. Il en est de même du Bhagava1>gîta, ce brillant exposé de la métempsychose, que semblent résumer ces vers si remarquables sur l'immortalité de l'âme et sur l'essence divine : Mens ea perpétua florens invicta juventâ Non fit,.non moritur, nec gignitur aut périt unquà m ; Utque novas vestes, habitu marcente relicto, Induimus, mens lseta novo se corpore vestit. Omnipotens dominus cunctorum in pectore vivit ; Ut temo radios, sic nos occulta potestas Mille trahit revoluta modis : hanc semper adora ; Hâc duce libéra mens seternâ pace fruetur. Mah. VI. Toutes les maximes de ce chant sacré sont attribuées, comme on sait, par le poète à Krishnas, personnage mystérieux doué d'une science surhumaine, représentant auprès des Panduides l'influence bienfaisante de Vishnus , le dieu conservateur des mondes, opposé à Çivas, le génie destructeur. C'est ainsi qu'ap- paraissent dans le Mahâbhârat, sous les voiles d'ingénieux sym- boles, les germes naissants du panthéisme qui devait plus tard défigurer et matérialiser le culte ancien. Mais, à cette époque d'enthousiasme, dix siècles environ avant notre ère, le sentiment moral régnait encore, assez vivace, assez puissant pour maintenir les convictions des hommes à la hauteur de l'inspiration première. Aussi toutes les passions mauvaises, l'ambition, la vengeance, l'astuce, concentrées dans Duryodhanas et dans les autres Kuruides, sont-elles énergiquement flétries et opposées aux ver- tus exemplaires de Yudhisthiras et d'Arjunas, types de justice et de sagesse. Contemplons un instant encore ces deux figures tra-