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                               BAILE.                             149
   Un autre journal, une publication de Paris, l'Abeille impériale,
dans son numéro du 15 octobre 1855, avait ainsi apprécié le
talent de Joseph Baile d'après les tableaux que notre ami avait
envoyés à l'exposition universelle.                                              •
   « M. Baile, élève de M. Thierriat, compose et peint richement.
Il ajuste avec goût ses fleurs et ses fruits ; il attaque le raccourci
avec une verve étonnante, quelle que soit la difficulté qu'il
présente, témoin ses deux tableaux sous les n os 2461 et 2462.
Son exécution est large, sans lourdeur, et son coloris est éner-
gique, sans exagération. M. Baile me paraît être un de ces
artistes qui ont besoin d'une pensée pour agir, et ce n'est pas de
sa peinture qu'on pourrait dire : Sunt verba et voces. Non ; quand
il compose, il a une idée, et c'est pour la rendre qu'il fait parler     »
ses fleurs. »                                                            *
   — Appuyé sur ces témoignages qu'il nous soit permis de                    •
donner notre avis personnel et de déclarer que Joseph Baile pro-
mettait un peintre illustre à notre pays. Voici les souvenirs que
nous avons pu recueillir sur ce talent mort si jeune et avant de
s'être complètement dévelappé.
   Baile Jacques-Joseph est né dans notre ville le 3 septembre 1819.
Il entra à l'école des Beaux-Arts de Lyon, le 6 décembre 1833,
où il suivit ses classes avec assiduité et étudia la fleur sous la
direction de notre excellent professeur M. Augustin Thierriat.
   Par suite de cette fiévreuse soif d'étudier et d'approfondir, qui
dévore tout artiste, il voulut avoir les conseils d'un autre profes-
seur. Aussi, pendant les deux dernières années de ses études ,
travaillait-il le matin à Saint-Pierre et le soir chez M. François
Lepage, dont l'atelier était renommé.
   Au mois d'août 1839 il termina glorieusement ses études en
gagnant la médaille d'or pour le premier prix de la classe de
peinture de fleurs à l'école des Beaux-Arts.
   Nous passerons rapidement sur l'époque la plus pénible de sa
vie. Son père le destinait à être dessinateur pour la Fabrique.
Pendant un an il eut à s'occuper de l'aride étude de la théorie. Il
resta ensuite pendant un peu plus d'une année chez MM. Granger
et Schulz. Puis il partit pour Paris et travailla dans divers cabinets