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                  DES INONDATIONS EN FRANCE.                      139

   « Qu'on garde les digues insubmersibles, comme l'a si bien dit
M. Dausse,'en les faisant autant que possible telles pour les
villes, bourgs, villages, malheureusement bâtis dans des lieux
trop bas ; là il y va de la vie des hommes, il n'y a pas à balancer :
tandis que pour les vallées, elles mêmes, on se contente de
digues arrasées à la hauteur des berges, les fixant et redressant
convenablement, et réservant un lit ni trop haut, ni trop peu large :
puis qu'à une certaine distance de ce lit, la plus grande possible,
on élève des bourrelets un peu au dessus des crues ordinaires :
qu'on renonce, s'il le faut, à certaines cultures, ou qu'on les res-
treigne aux terrains les moins exposés ; s'il y a des affluents
torrentiels, qui risquent d'encombrer la rivière, qu'on ait soin
d'allonger leur cours, afin de les faire aboutir presque parallè-
lement à la rivière et avec une pente peu différente de la sienne,
qu'on les jette pour cela, s'il se peut, dans les lits délaissés ; que
les redressements soient étudiés avec grand soin dans cette vue et
non sans avoir longuement entendu les riverains, qui savent
seuls une foule de faits dont il importe de tenir compte. »
   Ces indications sont d'une grande importance dans la matière,
et résument une grande partie des pratiques utiles, par lesquelles
on parviendrait à amoindrir les funestes effets des inondations.
   Que le gouvernement, ferme et protecteur, qui, en veillant à
notre gloire, veille aussi aux intérêts immenses de l'agriculture,
cette mère nourricière de la France, que ce gouvernement
puissant offre des encouragements aux municipalités qui pren-
dront part à cette entreprise si vaste, et nous verrons des
résultats.
  Jamais une prompte solution ne s'est montrée plus nécessaire.

                          CHAPITRE IV.

L'INONDATION ÉTANT AMOINDRIE, TIRER PARTI DU MAL INÉVITABLE.

   Nous avons dit quels sont les moyens essentiels par lesquels
il nous parait possible de parer aux inondations, ou plutôt de
les circonscrire, de les amoindrir. Voyons à présent s'il est
possible de tirer parti, jusqu'à un certain point, des inondations
quand elles sont devenues inévitables,