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                  DES INONDATIONS EN FRANCE.                     133
   Quant aux rives, pour plusieurs de ces fleuves ou rivières, où
l'on trouve encore certaines parties presqu'a l'état primitif, il est
à remarquer que les rives escarpées sont boisées, et pendant les
crues, les matières charriées, en raison de la rapidité des eaux,
trouvent, par le boisement des deux rives, des obstacles qui pro-
duisent un ralentissement dans le courant des eaux. On en juge
par le dépôt des matières ; au bord des bois ce sont des graviers
et des cailloux ; dans les bois ce sont des sables et du limon ; par-
fois de simples haies produisent des phénomènes semblables. Ces
 matières, au lieu de devenir nuisibles à la végétation, sont souvent
 un élément puissant de richesse pour cette végétation.
   Dans les lieux où les eaux plus tranquilles ont gagné , en lar-
geur et en profondeur , ce qu'elles ont perdu en rapidité, on
trouve souvent des rives presque en plaine qui offrent des prai-
ries naturelles ; ces prairies sont parfois entrecoupées par des
parcelles boisées , qui sont encore une cause de ralentissement
pour les eaux ; alors quand une crue survient, il se présente un
large débouché aux eaux, dès lors leur vitesse diminuant, les dé-
pôts de limon se produisent, et le sol des prairies est fertilisé.
Si les herbes sont envahies pendant leur croissance, la récolte
pendante est dégradée, mais à côté de ce mal passager, se pré -
sente une richesse agricole pour de longues années.
   Tels sont les phénomènes généraux.
   Mais il est des phénomènes particuliers à étudier. Pour qui-
conque a parcouru les contrées où les lacs abondent, il est un
fait constant. C'est que dans ees vallées, les rivières qui traver-
sent les lacs , n'offrent jamais , en aval de ees lacs , le spectacle
désolant de contrées ravagées par les inondations ou les débor-
dements ; ce fait est vrai même pour les cours d'eau les plus
dévastateurs, pour les torrents. Il n'y a d'exception que pour le
cas où des affluents viennent grossir le fleuve en aval du lac.
  On conçoit en effet que la vaste superficie d'un lac s'exhaus-
sant de quelques centimètres, retient une masse d'eau énorme,
qui ne prendra son écoulement que lentement, progressivement ;
aussi quand un grand lac , ou des lacs successifs offrent dans
une vallée un vaste réservoir ou une succession de réservoirs.