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DES INONDATIONS EN FRANCE. 131 pour que les dépôts de pierrailles, graviers, etc., soient nuls ou.du moins très-circonscrits, et au contraire que les dépôts de terre, de limon, etc., soient très-étendus. La fertilité de la vallée du Nil, produite par une inondation périodique, est un des exemples les plus frappants des bienfaits immenses que peut laisser un mal passager. Et sans sortir de la France, ne pourrait-on pas citer tels riverains du Rhône, de la Loire ou de la Garonne qui, après de grandes inondations, ont eu pour longtemps leurs terres fertilisées ? Du reste lorsque nous disposons nos propriétés de manière que vers la sommité d'une prairie il y ait un réservoir ou amas d'eau, nous savons qu'en y agitant la vase, la boue des chemins, et en lâchant ces eaux bourbeuses sur le pré, nous produisons une petite inondation artificielle, qui fait la richesse du pré. Quand les terrains sont érodés, il y a perte d'abord pour le terrain où l'érosion est produite, puis encore pour les bons ter- rains où les amas de graviers iront se déposer. Les matières érodées, quelle que soit leur nature géologique, se partagent en bienfaisantes et malfaisantes. Car en raison de la rapidité des eaux qui entraînent le terrain érodé, il se forme des dépôts par ordre de grosseur et de densité. De nombreuses expériences ont fait connaître les vitesses auxquelles l'eau peut éroder tel ou tel terrain. En voici le résumé : La terre végétale brune détrempée, est entraînée à la vi- met. tesse de. . . . . . . 0,075 L'argile tendre ordinaire 0,152 Le sable 0,305 Le gravier. 0,610 Les cailloux 0,615 La pierre cassée, les silex 1,220 Les cailloux agglutinés (pouding), les schistes. . . . 1,520 Les roches en couches. . . . . . . . . . . 1,840 Les roches dures. . 3,000 On comprend que les terrains érodés se déposent selon la vi- tesse des eaux qui les emportent, et se partagent ainsi succès-