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SUR L'INDUSTRIE LYONNAISE. 123 de grandes fortunes, peut tout faire ; elle est presqu'une nation, puisqu'il y a unité, qu'elle y songe donc il y va de sa gloire et de son avenir. Il existe une Société des Amis-des-Arts qui mérite d'una- nimes éloges pour les concours de fleurs et d'ornements qu'elle a fondés et pour les encouragements qu'elle donne aux artistes, cela est vrai, mais toutes les grandes villes en ont une, lors même que leur commerce n'a point d'ana- logie avec les beaux-arts. Dois-je dire que les acquisitions faites à l'exposition d'Anvers, de cette année, ont été évaluées à 120,000 fr. ? Le chiffre des achats de la nôtre n'arrive qu'à 36,000 fr. La Société de Lyon n'est donc pas dans les proportions exi- gées par les besoins de la localité, il s'en faut de beaucoup. Le culte des Beaux-Arts du reste ne froisse pas le peuple; il en jouit autant que le riche et même davantage ; nos musées sont plus régulièrement visités par lui que par les gens du monde. On peut donc les encourager sans crainte, ils pren- dront dans notre ville un nouvel essor et nous n'aurons pas a redouter les rivalités menaçantes qui ne peuvent manquer de surgir pour nous disputer les palmes si glorieusement cueillies. N'est-ce pas ici le lieu de dire combien il nous a été pénible de voir, après deux expositions si brillantes, a Londres et a Paris, les hommes qui ont le plus contribué à notre gloire par leur génie inventif, par leur savoir et leur goût, ceux dont les créations merveilleuses ont surpassé tout ce qu'on pouvait concevoir, que les dessinateurs si distingués de nos manufactures n'aient pas été récompensé ? Un peu de gloire leur eût donné un élan que nous ne pouvons mesurer ef aurait montré dans l'avenir un but honorable a ceux qui se distingueront après eux dans cette belle carrière. Ces réflexions me sont inspirées par l'amour que je porte Ã