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                      DE L'ARCHÉOLOGIE.                       105
cette époque a dû son développement. Comment rester froid
lorsqu'on suit pas a pas dans ses tâtonnements la science de
nos ancêtres dans l'art de construire les monuments et de les
orner, lorsqu'on saisit les causes de leur supériorité esthé-
tique sur tel autre peuple dans un moment donné, lorsqu'on
rencontre enfin tant de pureté, de science et de goût unis
a la simplicité la plus vraie, la plus exempte d'artifice, et
rehaussée par la foi.
    Qu'il me soit permis de le dire, cette étude est si attrayante
qu'il ne faut pas s'étonner s'il s'y est mêlé un peu de passion.
    Oui l'étude de l'archéologie passionne ; on est pénétré de
son influence, et c'est sous cette impression que je ne puis
résister au désir de rechercher ici quels ont été les principaux
développements de l'art depuis la chute de l'empire romain
jusqu'à la renaissance.
    Pendant cette longue période durant laquelle la civilisa-
tion antique disparaissait tout a la fois sous la pression des
nouvelles idées que le Christianisme apportait aux nations
et sous les flots incessants des invasions, l'art ne pouvait se
créer une voie qui eût son expression originale. Les cata-
combes de Rome, premiers monuments chrétiens de ces
temps reculés, ne se distinguent en rien des autres monu-
ments contemporains. Cependant nous constatons déjà par
l'iconographie quelques types créés pour la représentation
des personnages sacrés, et telle était dès le début la force
expansive de la sève que plusieurs se sont maintenus jus-
 qu'à nos jours.
    Les peuples de l'Est et du Nord, réputés barbares par tout
ce qui n'était pas Romain, poussés les uns par les autres, se
 précipitèrent alors sur le colosse ; ne s'établissant encore
 nulle part ils ne fondent rien, et les ténèbres enveloppent
 d'une nuit profonde deux ou trois siècles de notre ère.
    Dès que le flot s'arrêta, ne fût-ce qu'accidentellement et