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   PROMENADE DANS ROME
                 LE VENDREDI-SAINT.




   Le jour du Vendredi-Saint le Colysée est consacré d'une
manière toute spéciale aux douloureux mystères de la Passion.
Dans une grande chaire en bois dont la forme rappelle la tri-
bune aux rostres, un Franciscain à la figure maigre et ba-
sanée, à l'oeil noir rempli d'éclairs, rappelle, par une allocu-
tion pathétique, prononcée dans cette langue harmonieuse et
énergique de Pétrarque et du Dante, les péripéties du drame
sanctificateur accompli au Golgotha. A la péroraison de son
discours, la figure ascétique du moine s'anime, emprunte aux
passions humaines une étrange énergie, et aux inspirations
que le ciel seul peut faire naître, un ton et des idées d'une
persuasion entraînante. Tout à coup, de sa droite, il saisit
un grand Christ aux couleurs voyantes, se prosterne, se lève,
l'expose aux regards de la multitude attentive et frémissante,
montre chaque plaie ensanglantée. Sa voix est brève, vibrante,
saccadée. L'auditoire ému, terrifié, pousse des gémissements,
verse des larmes, et donne tous les signes d'un violent
repentir. Aux pieds de chacune des images qui servent à
marquer le chemin de la croix, placées de distance en dis-
tance autour de l'arène, des Italiennes, pliant sous le poids
des années , entourées de leurs enfants et de leurs petits •
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