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M                            1KAN PALERNE.
   Quoi qu'il en soit, Jean Palerne ne paraît pas avoir suivi l'exem-
ple de ses parents sur la question religieuse. Il résulte, en effet,
d'un certificat qui lui fut délivré par le Père gardien des frères
Mineurs de Jérusalem , le vin septembre 1581 , signé Joannesù
Bergamo,quz notre voyageur se confessa avant de visiter l'Eglise
du Saint Sépulcre , et qu'il y communia cum omni reverentia et
devotione.
    A l'âge de 19 ans , Palerne entra , en qualité de secrétaire ,
au service de François de Valois , Duc d'Anjou et d'Alençon ,
quatrième fils de Catherine de Médicis , et qui a laissé dans
l'histoire des souvenirs si divers. En 1570 , Palerne suivit son
maître aux Etats de Mois , où fut révoqué YEdit de pacification ,
et où fut signée la première Ligue contre les Huguenots.
    En -1877, il assista à la prise de la Charité , d'Issoire et de
plusieurs autres villes par le même due d'Anjou , puis il l'ac-
compagna en Flandre , à sa première expédition , en 1578 , et
fut témoin du siège de Bins, 23 août de cette même année.
L'année suivante , il se rendit à la suite de ce prince en Angle-
 terre où la Reine Elisabeth , qui en fut d'abord éprise , fut sur
le point de lui donner sa main. Elle avait même , suivant le
 témoignage de quelques historiens, signé le contrat de mariage,
 et donné au duc d'Anjou un anneau, gage de sa foi ; mais Lei-
cester, qui déjà était entré fort avant dans les bonnes grâces de
 la reine-vierge , comme l'appellent, non sans hyperbole , les
 chroniqueurs anglais, eut le talent de la dissuader de cette union.
 Elisabeth redemanda son anneau au Duc d'Anjou , et ce dernier
 :c le jeta de dépit maudissant la légèreté des femmes et l'incons-
 tance des insulaires (1). » 11 est présumante que si Palerne ne

   (1) Monsieur descendit en Angleterre avec la suite et l'équipage d'un
prince qui croit aller aux nopces, où il trouva d'abord le plus favorable
accueil qu'il pust espérer. Il n'y eut point de témoignages d'honneur et
d'amitié que la Reine ne lui fist paroître ; et comme il avoit l'esprit admi-
rable, et l'entretien aussi beau que Prince de son temps, quand il se met-
toit en sa bonne humeur, et qu'il n'estoit point offusqué de ses melancho-
lies, il charmoit le cœur d'Elisabeth, et y fit naistre de l'amour ; tellement
que la force de cette passion luy tira un jour un anneau du doigt, qu'elle