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partielles ont concouru à me démontrer invinciblement
que les rues de l'ancien Feurs étaient à angle droit, et
venaient se rabattre sur les grandes voies qui le traver-
saient. Cette observation s'accorde avec celles de plu-
sieurs archéologues distingués, qui ont constaté le
même fait, dans leurs études sur les villes gallo-ro-
maines (1).
   Lorsque je vins à feurs, peu de personnes s'intéres-
saient au rôle qu'avait joué cette antique cité. On lais-
sait ces souvenirs ensevelis dans les livres d'histoire du
chanoine de la Mure. On trouvait bien, pendant les tra-
vaux agricoles de chaque année, quelques débris inté-
ressants, des poteries, des bronzes, etc. ; mais tout cela,
réduit au rôle de jouets d'enfants, en subissait le sort.
De temps à autre, on vendait quelques médailles aux
amateurs ambulants, on en donnait d'autres aux men-
diants vagabonds ; ainsi se perdaient peu-à-peu les
matériaux d'une histoire intéressante et les titres d'une
incontestable antiquité.
   Je me suis hâté de recueillir tout ce que j'ai pu trou-
ver de monuments authentiques, avec la pensée d'en
former comme le noyau d'un musée local. J'ai suivi
longtemps les travaux des laboureurs, des journaliers,
des maraires (2), les interrogeant sur leurs décou-
vertes passées, leur faisant prendre de l'intérêt pour
celles qu'ils pourraient faire encore. Lorsque les épis
se balançaient déjà sur le chaume ; lorsque la chaleur


   (i) Bulletin monumental de M. de Caumont, année 1851.
   (2) On appelle ainsi, dans le Forez, les ouvriers qu'on emploie à miner
le sol.