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                                       DE


  NOS H O S P I C E S CIVILS
           DU PROJET DE LOI RELATIF AUX HOPITAUX.




   L'administration des hospices civils de Lyon vient de faire
paraître, à propos du projet de loi relatif aux hôpitaux et hos-
pices, un judicieux mémoire, par lequel elle réclame pour notre
ville une disposition exceptionnelle à l'exemple de celle intro-
duite pour Paris.
   Cette demande se base sur des motifs fondés et légitimes,
auxquels il est impossible qu'il ne soit pas fait droit. Pour en
faire apprécier la justice, il nous suffira de quelques citations.
L'historique de la fondation nous semble entraîner de droit l'ex-
ception :
   « L'Hôtel-Dieu de Lyon fut créé l'an 542 de l'ère chrétienne,
par le roi Childebert et la reine Ultrogothe. Sa fondation eut
pour but : 1° le soulagement des malades ; 2° la réception
des voyageurs. Elle ne fut limitée en aucune manière. La porte
de l'édifice fut ouverte à toutes les infortunes. Il suffit d'être
souffrant ou étranger, pour être admis à en franchir le seuil.
Ainsi, dès son origine, l'Hôtel-Dieu de Lyon apparaît avec un
caractère qui lui est propre. Son toit n'est point affecté aux ha-
bitants d'une ville, d'une province : il est préparé pour tous,
c'est un hôpital général. »
   La fondation n'admet, on le voit, aucune restriction.
    L'article 1 er de la loi projetée ne laisse plus subsister cet état
de choses ; il dit :
  Tout individu domicilié ou non, tombant malade dans une commune, s'il
est dans l'impossibilité de se faire traiter à ses frais, sera admis à l'hôpital ou
aux secours médicaux établis dans la commune.
   Il faut donc être tombé malade dans la commune. Sans cela
la porte reste close. Dès-lors la fondation de Childebert est dé-
chirée, le titre anéanti ; les intentions des bienfaiteurs sont mé-
connus.
   Tel est le premier motif sur lequel s'appuyent avec raison les
 administrateurs de nos hospices, pour réclamer l'exception.
   Passons au second. La loi future change le mode par lequel
le Conseil d'administration recrute ses membres.
   Faisons d'abord, en quelques lignes, l'historique de l'Admi-
 nistration de nos hospices. C'est une décision du Concile de