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           OU BIBLIOGRAPHIE DE LA VILLE DE LYON.                365
 les mettre en ordre ou de les mieux digérer. Menestrier, d'ail-
 leurs, n'en a eu connaissance que par un manuscrit en assez
 mauvais état, au sujet duquel il témoigne beaucoup d'humeur.
 En effet, le Lugdunum sacroprophanum est divisé en autant de
 séries ou de chapitres qu'il y. a de conditions diverses pour ces
 hommes dont l'auteur veut parler ; ce qui renverse entièrement
 l'ordre des temps, mais je parlerai autre part et longuement du
 manuscrit trop peu connu du P. Bullioud.
    Voici quelle est la méthode qu'a suivie Menestrier dans son
grand ouvrage : il le divise en trois parties, dissertations prépa-
ratoires, événements, preuves des événements. Il est question
dans les chapitres préliminaires, de points controversés, tels que
l'origine de Lyon, l'emplacement qu'occupa d'abord cette ville,
et le passage d'Annibal. L'auteur s'aide du témoignage des mé-
dailles et des monuments antiques, et fait une étude particulière
des inscriptions. Les descriptions qu'il donne des ruines soit de
monuments anciens, soit de débris de voies romaines, sont exac-
tes et prouvent des connaissances archéologiques auxquelles on
n'a pas rendu assez de justice. Menestrier prend toujours soin
de rectifier l'orthographe des noms de personnes et de lieux,
ainsi que les dates, mais il n'y réussit pas toujours. Il ne sort
pas, dans ses recherches, d,e l'enceinte de Lugdunum, et ne
s'occupe des pays voisins qu'autant qu'ils ont quelques rapports
avec les affaires soit civiles, soit ecclésiastiques de la ville. Il
fait remarquer que la primatie de l'Eglise lyonnaise s'étendait
presque à la moitié du royaume, et que l'ancien Pagus lugdu-
nensis comprenait non seulement le Lyonnais, le Forez et le
Beaujolais, mais encore les Dombes, la Bresse, une partie du
Bugey, et une portion considérable de la Franche-Comté. Plu-
sieurs écrivains ont été trompés par le mot Lugdunum, qui s'ap-
plique non à une seule ville, celle de Plancus, mais à plusieurs.
On connaît un Lugàunum Clavatum (la ville de Laon), le Lug~
dunum Convenarum (Comminges) et le Lugdunum Batavoruni
(Leyde). On a plus d'une fois appliqué à la ville ségusiave des
noms et des faits qui appartenaient à ses homonymes.
  Menestrier s'est appliqué à faire connaître l'organisation du