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                                  DE LYON.                                 227
   Mais, si nous supprimons à l'est des Ségusiaves un peuple qui n'avait, ré-
péterai-je, qu'une existence typographique, nous serons peut-être amenés à
en ressusciter un autre sur leur propre territoire, à droite du Rhône. C'est au
sujet de leur Mediolanum, dont la table de Peutinger nous révèle seule l'exis-
tence, en l'intercalant entre Roanne et le Forum Segusiavorum, qu'on regar-
dait incontestablement comme le Forum des Ségusiaves, ou Feur sur la Loire.
Mais les distances marquées sur la table ne pouvant s'accorder avec cette opi-
nion préconçue, chacun se mit à rectifier à son gré ces chiffres, ou à reporter,
non moins arbitrairement, comme d'Anville, Mediolanum entre Feur et Lyon.
Or, en conférant à la fois avec cette table les textes réunis de Pline et de Pto-
lémée, on voit renaître forcément un peuple supprimé par notre illustre géo-
graphe, les Âtesui ou Elusiates, dont le nom paraît presque évidemment con-
servé par deux villages au sud de Saint-Etienne, les Alhetix et Saine-Romain-
les-Atheux. On est conduit alors, comme M. Walckenaer, à penser qu'il faut
peut-être distinguer deux Forum, confondus par Ptolémée lui-même, celui des
Ségusiaves à Feur, et celui des Etusiates à Farnay, près des Atheux. Il se
pourrait, dans ce cas, d'après la synonymie politique de ces dénominations,
que le Mediolanum de la table ne fut pas différent du premier de ces deux Fo-
rum. C'est du moins la solution que paraît avoir adoptée sur sa carte le co-
lonel Lapie. En tous cas, nous retrouvons de la marge pour loger ce Medio-
lanum, soit à Meylieu, avec M. Walckenaer, soit à Milan ou Miliet, près de
Saint-Martin-Lestra, comme le veut M. Jolibois, à qui j'adresserai seulement
les observations suivantes : t» Que M. Walckenaer, vous venez de le voir,
Messieurs, n'a point, ainsi que d'Anville, comme il le prétend, déplacé le
Mediolanum de Peutinger ; 2 0 Que ses deux hameaux de Milan et de Miliet
ne se trouvent point dans le vaste dictionnaire géographique de la France,
par Girault de Saint-Fargeau, ni dans les deux grands dictionnaires tout récents
des villes, villages, hameaux et même des fermes de France, par Barbichon
et par Duclos ; 3° que son étymologie de My-land pour Mediolanum, comme
point central du pays, n'a, telle qu'il la présente, rien de celtique. tand,
pays, est du pur allemand ; le Breton dit Lan ; et My, pour milieu, n'existe
pas plus sous cette forme , ni aucune autre approchante, dans cet idiome
que dans le gaélic. Ce n'est pas que je conteste le sens, mais ce sont deux
barbarismes gaulois ; 4° qu'en affirmant comme il le fait, pour repousser la
rectification actuelle du nom des Ségusiaves, que les Seyusini de Suze sont
une colonie ségusienne, il change en fait positif une simple conjecture ha-
sardée, en passant par Valois, et donne comme une preuve ce qu'il faudrait
d'abord démontrer ; — qu'enfin celle qu'il prétend tirer du tableau des cités
gauloises avec leurs pagi, anri e\. fines, dressé par M. Guérard, n'est pas