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                       FOKVM SEGVSIAVORVM.                                 493

 par sa position et par la nature de ses éléments consti-
tutifs, absorba tout dans son sein. Le Forum ségusiave
ne dut conserver que l'importance qui s'attachait à une
ville posée sur l'embranchement de trois chemins mili-
taires, et cette importance, quelque grande qu'on la
suppose, ne pouvait se comparer à celle d'une capitale
de province romaine, où le tourbillon des affaires et le
luxe des gouverneurs entraînaient avec soi des amé-
liorations de toute espèce. Appuyé sur ces considéra-
tions, j'ai recherché, sans parti pris, quelle avait été
l'extension probable de Feurs, dans la période romaine,
et voici le résultat de mes investigations (1).
   La ville gallo-romaine s'étendait entre le château du
Palais, au nord, et l'extrémité du clos de M. de Boubée,
au sud ; elle ne dépassait pas, à l'est, la limite du che-
min de fer de Roanne. Elle s'avançait, à l'ouest, vers la
Loire, sur les rives de laquelle étaient échelonnés des
hameaux et des villas, dont le sol présente les nom-
breux vestiges, depuis Randan jusqu'à Marclop. La
Loire, selon toutes les apparences, coulait sous les ber-
ges de Magneux-Haute-Rive, de Chambéon, et à l'ex-
trémité de l'avenue de Bigny, où elle a laissé un gouffre
profond, connu sous le nom de Gour du Cruel. Le lit
du fleuve, en s'élevant, l'a rejeté de siècle en siècle jus-
que sous les murs de Feurs : cet envahissement pro-
gressif a formé les Chambons (2). Toutes les découvertes

  (i) Voyez la carte de Feurs, planche XIII.
   [i] Il y a quelques années que M. de Murard faisant réparer les chaussées
de Magneux, on trouva dans le sable, à une distance assez considérable de la
Loire, les débris d'un bateau enseveli depuis des siècles. Le prieuré de Ran-
dan, qui a disparu par suite de l'envahissement du fleuve, était, il y a seule-
ment une vingtaine d'années, à une portée de fusil de la Loire.