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                             SUR J . - J . - P . GAY.                       131
 médailles, lui confia quelques ouvrages qui exigeaient à la fois le
 goût de l'antique et la connaissance des langues anciennes ; il
le chargea, entr'autres, de la composition de la médaille du sacre
de Napoléon et de la restauration du sceptre, conservé jusque-là
dans le trésor cfe Saint-Denis, qui passait pour avoir appartenu
à Charlemagne.
   Gay n'eut pas plutôt examiné ce prétendu sceptre, qu'il re-
connut, par le style des ornements, que son antiquité ne remon-
tait pas au-delà du quatorzième siècle, et une légende, inscrite
dans le pourtour en caractères gothiques, lui apprit que ce mys-
térieux monument n'était autre chose qu'un bâton de chantre.
Il s'empressa de faire part de sa découverte à M. Denon ; mais,
en politique adroit, celui-ci fit comprendre combien il était im-
portant de laisser le public dans l'erreur accréditée. On effaça la
légende, et le sceptre, dans les mains du grand homme, lit trem-
bler l'Europe entière. Conservé à Notre-Dame-de-Paris, la pos-
térité le contemplera comme un monument illustré par un nom
qu'on n'en effacera jamais.
   Le règne de Napoléon ramena la prospérité, et la ville de Lyon
fut une de celles qui reprirent le plus promptement leur ancienne
splendeur (1). On y rétablit l'École spéciale de dessin et des
beaux-arts, avec tout le développement et tout le luxe possible.
Plusieurs artistes lyonnais Jurent appelés à remplir les différentes
chaires qu'on venait de créer. M. Gay fut nommé à celle d'ar-
chitecture. Rentré dans sa patrie, il y trouva bientôt accueil et
protection. M. de Sathonnay, ayant été créé maire de Lyon, lui
donna la place d'architecte de la ville, qu'il remplit conjointe-
ment avec MM. Hotelard et Flachéron. Il fut immédiatement
chargé de la décoration des appartements que devait occuper le

   (i) Lors des réjouissances qui eurent lieu à Lyon par ordre de Bonaparte
à l'occasion d'une victoire, M. Gay, architecte de la ville, fit inscrire ce vers
sur un arc de triomphe élevé sur un de nos ponts ;
       PALMARUM NOBIS SATIS EST, JAM CRESCAT OLIVA.
  Cette inscription un peu hardie n'attira de désagrément ni à son auteur ni
au corps municipal.