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                       ANDRÉ BLANCHARD.                         429
tiendra prochainement à la galerie lyonnaise que M. Réveil, maire
de Lyon, a eu l'heureuse idée de former, et dans laquelle ne se
trouvait aucun ouvrage de Blanchard.
   Son tableau de Savonarole, exposé à Lyon en 1838, représente
cet austère Dominicain rappelant à Laurent de Médicis, prêt à
s'emparer du pouvoir, qu'il ne doit gouverner que pour le bon-
heur du peuple.
   Ceux qui connaissent le genre du talent de Blanchard et le
style de l'Ecole à laquelle il s'était formé, s'étonnent, avec
raison, du choix d'un pareil sujet qui demandait d'autres idées
que celles qu'il avait sur son art. La peinture sérieuse exige une
sévérité d'expression à laquelle n'avait point été habitué l'auteur
d'Erigone. C'est donc sur le choix du sujet, un peu étranger à la
manière de Blanchard, que l'on doit rejeter ce qu'il y aurait à re-
prendre dans cet ouvrage qui n'en est pas moins une Å“uvre de
mérite. L'idée de ce tableau avait été conçue par Blanchard en
Italie, et c'est dans cette pensée qu'il avait fait à Florence une
copie très-remarquable de la tête de Savonarole.
   Le tableau de l'ange-apportant à Elie endormi le pain et le vase
d'eau, doit être considéré comme non achevé ; en conséquence,
nous ne parlerons que de la composition qui est simple et parfai-
tement convenable. Quant au tableau du Sacré Cœur de Jésus
dans l'Eglise de Saint-Jean , à Lyon, tout en rendant pleine jus-
tice aux nombreuses et précieuses qualités qui distinguent cet
important ouvrage, il est impossible de ne pas regretter que dans
ce sujet, Blanchard ne se soit pas inspiré de ce qu'il avait vu en
Italie. Cette composition qu'il a traitée dans le style de l'Ecole de
 Gros a pris un caractère de matérialisme que l'on doit surtout
 éviter dans les compositions chrétiennes. Malgré cela, il faut re-
marquer que tous ces groupes d'anges, quoique étrangers à l'école
 spiritualiste, excepté toutefois ceux de la scène céleste, et privés
 tout à fait de ce caractère mystique si bien senti et rendu par les
 peintres ombriens, ont cependant, par leur variété et leur pers-
 pective , un charme qui décèle le peintre de talent et fait du ta-
 bleau du Sacré Cœur une de ses œuvres importantes.
   Les tableaux que nous venons de décrire ne sont pas les seuls