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24 MONOGRAPHIE HISTORIQUE son nom d'Isernodurum qui signifie en langue celtique porte de fer. » Voilà , assurément, un document d'une grande autorité et d'une époque où les traditions étymologiques et les racines celtiques n'étaient ni effacées ni perdues. Ce document res- pectable est encore confirmé par une dénomination locale qui date aussi de temps immémorial. L'ouverture de la vallée d'I- sernore non loin du temple, dont les pilastres sont encore debout, s'appelle la porte de fer. A l'appui de cette signifi- cation celtique d'/sern ou Eisern, fer, d'autres considérations» dignes d'êtres mentionnées, se présentent. Les montagnes d'Iseran et d'Isiverne en Savoie recèlent des mines de fer fort connues ; « Isiverne, dit M. Monnier, a bien de l'analogie tant avec Isernore qu'avec Isinave ; car, si on le décompose, on y trouve Iseir-neve, ce qui est presque Isinave. Comme on exploite des mines de fer au mont Iseron et au mont Isiverne qui est à ses pieds et à Nave, commune près d'Annecy, il n'y a pas grande certitude que notre Isinave, situé dans une contrée qui a des indices de mines de fer soit Vhidis navis de Tacon Bacon et de tous ceux qu'il a séduits par son étymo- logie si naturelle en apparence. » Cette interprétation de M. Monnier, faite au moyen d'inductions un peu' forcées sur ce qui touche Isinave, ne détruit pas précisément l'étymolo- gie de Tacon Bacon, car il est certain que le culte d'Isis, in- troduit par les Romains, a laissé dans cette partie de la Gaule des monuments épigraphiques, et que d'autre part des mines de fer n'ont jamais été ni exploitées ni signalées dans les mon- tagnes d'Isinave. Le seul tort de Tacon Bacon est d'avoir attribué aux Grecs l'importation du culte d'Isis dont les Ro- mains, sous les empereurs, étaient les fervents adorateurs. Ce culte, dit M. Pilot dans son histoire de Grenoble, était très-répandu aux environs de Cularo, principalement chez les Casenates, dans la région de Sassenage où l'on trouve en-