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DANS LES JARDINS FARNÊSE. 243 et de superbes volières, établies dans les deux grands pavillons qui flanquent la terrasse la plus élevée. Depuis cette époque, non-seulement la villa du Palatin, mais la Farnesina, située à la Lungara, dans le Trastevère, et le palais Farnèse ont été dépouillés de leurs statues et autres objets d'art. Les fresques, qu'on ne pouvait pas enlever, sont seules restées, pour témoi- gner de l'ancienne magnificence et des goûts peu chrétiens des parents de Paul III. Au reste, la Farnesina n'est pas l'Å“uvre de ceux-ci. Elle fut construite par le célèbre banquier, Augustin Chigi, qui vécut dans le siècle païen de Léon X, de Michel-Ange et de Raphaël, et qui donna un pape à l'église dans la personne d'Alexandre VII (1655;. Ce ne fut qu'en 1731 que les Farnèses devinrent propriétaires de cette charmante habitation, sur les bords du Tibre, et dont les jardins sont aussi négligés que ceux du Palatin. Le superbe et solide palais Farnèse, habité mainte- nant par l'ambassadeur de Naples, a lui-même un air de délais- sement qui attriste. Le fameux Hercule et le groupe de Dircé ornaient autrefois les portiques intérieurs. Naples a accaparé ces objets précieux, et semble, par son indifférence, répudier l'hé- ritage des Farnèses. Je n'entreprendrai pas de faire l'histoire détaillée du sol, où croissent aujourd'hui les légumes et les herbages des fermiers du roi de Naples. 11 faudrait pour cela passer en revue la fable, les rois, la république et l'empire. On pourrait même, au-delà des temps mythologiques, remonter jusqu'aux époques géolo- giques, décrire les éjections volcaniques qui ont constitué le re- lief du Palatin, et retrouver les dernières traces traditionnelles du phénomène plutonique — l'existence au moins de quelques fumeroles — dans le souvenir du brigand Cacus, vomissant des flammes au fond de sa caverne de l'Aventin. Toute cette partie du Palatin, malgré sa culture potagère, offre cependant à l'observateur des indices de sa grandeur an- tique. Le terrain est jonché de débris de mosaïques et de plaques de marbre, de porphyre, de syenite, etc. Ces fragments artificiels remplacent les cailloux du sol naturel, et sont d'une abondance qui, du reste, n'a rien d'extraordinaire, quand on songe Ã