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FORVM SEGVSIAVORVM. 495 dévorait la plaine, je parcourais les abords de la ville : j'examinais si, dans les terres ensemencées, de larges zones d'épis plus courts et plus dorés, ou des bandes de trèfle plus desséché, ne formaient pas comme une longue route au milieu d'une végétation plus vigou- reuse. J'en prenais note, et j'étais assuré de trouver là un chemin ou des substructions. Si, au contraire, la zone se détachait plus fraîche sur un fond brûlé, c'était un aqueduc. C'est ainsi que j'ai découvert la plus grande partie des chemins et des rues antiques, et la direction de plusieurs cours d'eau. Cette petite digres- sion m'a paru nécessaire, afin que le lecteur fût con- vaincu de tous les soins que j'ai mis à ce travail.'Je dois dire que j'ai été parfaitement secondé, dans mes re- cherches, par un jeune homme intelligent, M. Pi ne aîné, qui met à recueillir tous les objets antiques un zèle dont on doit lui savoir gré. J'aborde maintenant l'examen des édifices publics du Forum Segusiavorum. J'établirai leur position par celle des substructions encore existantes, et, à leur dé- faut, par des inductions tirées des traditions populaires ou des dénominations actuellement en usage. PLACE PVBLIQVE. Un des premiers établissements dont nous ayons à nous occuper, parce qu'il était la véritable expression de la vie civile, chez les anciens, c'est le Forum ou place publique. Son emplacement est indiqué au centre de la ville actuelle, sur la route de Paris à Marseille. Je fus mis sur la trace de cette découverte par M. Galland,