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72. DE QUELQUES OUVRAGES
que peuvent inspirer l'aveugle enthousiasme et la sympathie,
toujours confiante et crédule. Mais je ne crains pas, en cette oc-
casion, d'être accusé de voir les œuvres de l'esprit, comme cer-
taines personnes voient les objets avec des couleurs qu'ils n'ont
pas réellement, car je n'ai qu'à citer, pour que tout le monde se
mette aussitôt à mon point de vue, et se range à mon opinion.
La contrefaçon de l'amitié existe comme la contrefaçon de l'amour, mais
on ne trouve pas celle du dévouement, parce que le courage de la dissimula-
tion finit où commence le sacrifice.
Le cœur aimant trouve tant de bonheur à se dévouer, qu'il finit par
prendre son dévouement pour de l'égoïsme.
La femme prie plus souvent que l'homme, parce qu'elle ne peut aimer
sans prier.
Il est des fleurs qui se referment à l'heure où le soleil brille de tout son
éclat ; il est des âmes craintives qu'effraie la splendeur des prospérités.
La religion, qui sèche toutes les larmes, en pourrait prévenir de bien
amères; mais, qui ne sait que les femmes aiment à pleurer?
Lorsqu'une fois nous avons commencé à vivre pour les autres, il nous
devient impossible de vivre pour nous, soit que notre cœur prenne l'habitude
du dévouement, soit que nos amis prennent celle de l'indiscrétion.
La barque amarrée au rivage, est cependant encore balancée par les .
flots, et le cœur fixé par la religion sent encore les- oscillations de la vie.
L'arbre perd ses feuilles, l'âme ses illusions : les feuilles seules re-
naissent.
Quel charme dans toutes ces pensées ! Quelle douce tristesse !
Quel sentiment profond des meilleures choses du cœur ! —Quel
tour ingénieux dans celles-ci :
L'esprit est comme le sommeil : il fuit qui le cherche.
Il est deux espèces d'hommes qu'on n'aime pas à sentir derrière soi : Le
moqueur et le voleur.
Il y a des larmes dans les yeux de quelques femmes, comme, en mu-
sique, il y a des points et des soupirs : la place est notée.
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