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424                     ALEXIS GROGNARD.
gent et de soie; Eléonore Ganiii,'sa mère, était sœur de mon
aïeul maternel. Après qu'Alexis Grognard eut fait ses premières
études classiques, son père, lui voyant du goût pour la peinture,
le plaça chez M. Nonotte, peintre de la ville, de qui il reçut les
premiers éléments du dessin. Il obtint ensuite d'aller à Paris, à
l'école de M. Vien : il s'y trouva condisciple de David, qui con-
serva le souvenir de son esprit et de sa facilité à faire des cari-
catures. Plus tard, il fit le voyage de Rome, où il continua ses
études jusque dans l'année 1771, époque où on le rappela à
Lyon pour remplir la place de professeur à l'Ecole spéciale de
dessin qui s'organisait alors, par la protection et aux frais de
quelques amateurs des arts, Messieurs de Lacroix, obéancier de
Saint-Just, de Jouy, de Boissieu et de Lacour,' échevin. Hom-
 mage aux hommes éminents qui, les premiers, sentirent l'utilité
 de l'enseignement du dessin dans notre ville !
    L'utilité de cette Ecole ne tarda pas à être reconnue, et le roi
 l'érigea bientôt en Académie royale. Mais alors, un peintre alle-
 mand, appuyé par la protection de la reine, fut nommé profes-
 seur en chef de cette Académie, et M. Grognard, supplanté par
 M. Cogel, remplit les fonctions de professeur des principes. Ce-
pendant, son talent ayant été apprécié, il fut chargé, à la mort
 de M. Nonotte, de faire les portraits des échevins. Cette distinc-
 tion, répandant sa réputation dans la haute société, lui valut
 beaucoup d'autres portraits d'hommes et de femmes, portraits
 dont la réussite fit sa réputation. Ce fut dans cette position que
la révolution de 1792, en supprimant l'Académie royale, le priva
 de son emploi ; mais, sur la demande de ses élèves, il ouvrit,
 chez lui, une école, où leur nombre s'augmenta jusqu'en 1807.
 A cette époque, par un décret impérial, une Ecole des Beaux-Arts
 ayant été fondée à Lyon, M. Grognard fut appelé à y enseigner
 les principes de la peinture. Cet emploi lui appartenait de droit,
 et il en a donné la preuve ; car, employant les principes qu'il
 avait reçus lui-même à l'École du restaurateur de la peinture, il
 a toujours dirigé ses élèves dans une bonne voie, soit qu'ils aient
 suivi la carrière des beaux^arts, soit qu'ils aient appliqué leur ta-
 lent aux arts industriels.