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                       SUR J.-M.-V. AUDIN.                     211
  religieux, Àudin ne s'arrêta pas encore; il publia celle de Léon
  X, de ce pontife qui avait donné son nom à son siècle, et porté
  le premier coup à la doctrine du réformateur allemand. Il était
  convenable que celui qui venait de peindre avec des couleurs si
  sombres, mais si vraies, les deux novateurs du dernier siècle,
  s'efforçât de détruire l'idée fausse et mensongère que tant de
  personnes se sont faite d'un pape aussi remarquable que l'héri-
  tier des Médicis.
     Malheureusement, Àudin s'est laissé entraîner dans cette His-
 toire par la vivacité et le brillant de son ardente imagination.
 Ami des arts, il n'a vu trop souvent, dans Léon X, que le génie
 des Médicis appelant à lui tous les grands hommes de son
 époque ; il les dépeint avec grandeur, renvoyant les rayons splen-
 dides de leurs couronnes de poètes, de peintres, d'architectes,
 d'historiens, sur la couronne du pontife, pour lui en former une
 auréole de gloire. Il ne le considère pas assez comme chef de
 l'Eglise : il est vrai que le court pontificat de Léon X ne lui
 donna pas le temps , ni l'occasion d'exercer son génie aux
 grandes opérations religieuses, que peut-être il ne se rendit pas
 assez compte du mouvement que la Réforme allait imprimer
 au monde, et qu'il ne sut pas, ou ne voulut pas déployer assez
 d'énergie pour opposer au mal une digue puissante. Néanmoins,
 l'historien de ce pontife l'a vengé de beaucoup d'injustes accu-
 sations, lui et de nombreux personnages de ce grand siècle.
     Quelque temps avant la publication de LéonX, Audin avait été
pour ainsi dire le centre autour duquel étaient venus se grouper
quelques jeunes intelligences de la cité lyonnaise, qui formèrent
bientôt une société littéraire et religieuse, sous le nom d'Ins-
titut catholique, dont le but avoué était de défendre la religion
et de réclamer avec courage la liberté de l'enseignement. Un
journal mensuel recevait les travaux littéraires et scientifiques
de la société, et les transmettait au public. Audin en était l'âme.
Allant à Rome, en 1842, il parlait avec bonheur de la nouvelle
institution, à ceux qui étaient capables de la comprendre, dans
les villes principales où il s'arrêtait, recueillait des adhésions,
des correspondants ; il obtint même une curieuse dissertation du