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312                     UNE PROMENADE
qui habitaient ou fréquentaient le forum boarium. Les bas-reliefs
sculptés offrent à l'archéologue un sujet d'étude fort intéressant.
On y remarque tous les détails d'un sacrifice avec les instruments
propres à la cérémonie. Septime-Sévère et sa femme Julie y as-
sistent, ainsi que leur flls Antonin jjCaracalla. Vient ensuite un
vide qui devait être rempli par la figure de Géta. On sait que
l'infâme Caracalla, après la mort de son père, ayant massacré
son frère dans les bras de sa mère, en fit disparaître le nom et
l'effigie de tous les monuments publics. Cet acte de stupide bas-
sesse est visible dans les inscriptions de l'arc en question et de
celui de la voie sacrée.
    Le forum boarium me rappelle des actes d'un fanatisme bar-
bare, et qui témoignait de la férocité de mœurs du peuple ro-
 main. C'est là que se sont célébrés des sacrifices humains jus-
 qu'à l'époque même où la civilisation était arrivée à son plus
haut degré. Un caveau destiné à ces horribles cérémonies, avait
 été fabriqué au-dessous de ce forum, et les victimes destinées
 à apaiser des dieux impitoyables y étaient enterrées toutes vi-
 ves. Tite-Live raconte qu'après la bataille de Cannes, on y cé-
lébra un de ces abominables sacrifices. Un Grec et une Grecque,
 un Gaulois et une Gauloise furent ensevelis vivants dans le sus-
 dit caveau, qui avait déjà servi à ces terribles expiations. Pline
 nous apprend que son temps fut témoin d'une pareille cruauté ;
 cependant cette époque était celle d'une civilisation excessivement
 raffinée.
    Saint-George in Velabro occupe une partie du forum boarium
 Cette église, rarement ouverte, est très ancienne. Elle est cons-
 truite en partie de fragments antiques. Les seize colonnes, qui
 soutiennent la nef, sont, les unes, en granit, les autres, en mar-
 bre pavonazetto — blanc avec veines violettes. — Elles sont sur-
 montées de chapiteaux corinthiens et ioniques dépareillés. Son
 haut clocher byzantin est le type du campanile romain. Cette
 vieille basilique évoque le nom de Nicolas de Rienzi. C'est là
 que fut jouée la première scène du drame composé par le tribun
 libérateur. Un peu avant la révolution dont il fut l'impressario,
 le jour des cendres 1347, il afficha à la porte de Saint-George