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200               PETITE CHRONIQUE LYONNAISE.
dant (1), où on le représente pendu avec avec inscription : Paltu
le Nain jaune. On prétend que c'est une vengeance des officiers de
l'élection, qu'il avait poursuivis pour des droits injustement per-
çus. Ils avaient, dit-on, donné 100 mille livres à l'intendant pour
qu'il écrivît en leur faveur. Le ministre n'en a tenu compte, et
ils se sont crus trahis.
    6 juillet. — Retour de l'ambassadeur turc qui restera trois
 ou quatre jours sans festes.
                                 1743.
     Octobre. — On travaille depuis quelques mois à restaurer
l'église de Saint-Pierre.
     20 novembre. — On introduit à Lyon l'usage des voitures
 appelées vinaigrettes.
                                 Il M. •
     Note postérieure. — Cette année il y eut une émeute à Lyon,
 occasionnée par un arrêt de la Cour, qui substituait un nouveau
 règlement pour la fabrique. Par ce nouvel édit surpris à la jus-
 tice du roi par l'intrigue et qui renversait la hiérarchie admise
 parmi les artisans, on exigeait une somme d'argent exorbi-
 tante de la partHe l'ouvrier-maître qui voulait devenir marchand.
  Cette injustice, jointe au prix élevé des denrées, porta le peuple
 à une sédition qui ne se calma que par l'entremise des Comtes
 de Lyon.
     La haute considération et la popularité dont jouissaient alors
 les chanoines, comtes de Lyon, provenait de la lutte continuelle
  de pouvoir et de préséance où ils étaient avec les autres autori-
 tés. Quand le penple avait à craindre la rigueur des magis-
  trats, il acceptait avec empressement leur puissance médiatrice ;
  et, dans ces circonstances, ils ne craignaient pas de venir eux-
  mêmes au milieu des populations égarées pour les ramener à
  l'obéissance en leur promettant le pardon. Lors de la révolte des
  chapeliers, peu d'années avant la révolution, le comte de Pingon
  alla seul trouver les révoltés dans les guinguettes de Perrache,
  et les ramena au devoir. Tel a toujours été le beau rôle du clergé
   (i) Bertrand-B ené Pallu, iuteudant de Lyon en 1739, conseiller du roi et
 maître des requêtes ordinaires en son hôtel.