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                   DE LA TABLE DE CLAUDE.                       35
 position qu'il leur fait et à ne pas la considérer comme une nou-
 veauté dangereuse. Il rappelle toutes les vicissitudes par les-
 quelles cette ville a passé, le gouvernement des rois dont quel-
 ques-uns lui furent étrangers, Romulus, le sabin Numa, Tar-
 quin l'ancien, fils de Démarate de Corinfhe, Servius Tullius, né
 de la captive Ocresia et le compagnon de CÅ“lius Vibenna, l'ad-
ministration des consuls, les dictateurs, les décemvirs, les tri-
 buns militaires, le peuple admis aux honneurs, non seulement
 du commandement, mais encore du sacerdoce. Enfin, après avoir
rappelé les guerres qui ont étendu l'empire jusqu'au delà de l'O-
 rient, l'empereur revient à la ville de Rome. Le divin Auguste
et son oncle Tibère César ont admis dans le sénat les hommes
les meilleurs et les plus riches des colonies et des municipes.
Il ne pense pas qu'on doive en exclure les habitants des provinces,
s'ils peuvent lui faire honneur, et il rappelle les sénateurs qu'a
fournis la ville de Vienne, Vestinus dont il recommande les en-
fants, et un homme abject qu'il ne veut pas nommer. Ici Claude
s'interpelle lui-même, se demande à quoi tend son discours et
s'avertit qu'il est parvenu aux limites de la Gaule-Narbon-
naise. Après cette singulière interruption, Claude reprend l'ordre
de ses idées. Il cite déjeunes sénateurs qui sont venus des pro-
vinces , et fait cette observation que le pays situé au-delà des
limites de la Gaule-Narbonnaise peut bien envoyer des membres
au sénat, puisque cet ordre n'a pas à se repentir d'avoir admis
dans son sein des sénateurs venus de Lugdunum. Il est temps
de débattre la cause de la Gaule-Chevelue ; elle a fait pendant dix
ans la guerre aux Romains ; mais, inviolable depuis un siècle,
sa fidélité s'est montrée surtout lorsque Drusus, père de l'em-
pereur, se vit obligé, après avoir soumis l'Allemagne, de deman-
der aux Gaulois un nouveau subside. Il sait par son expérience
combien cette Å“uvre est difficile et c'est par cette observation
que l'empereur termine sa harangue.
   On a vu qu'au milieu de son discours, Claude s'était aperçu
de ses digressions, et qu'il s'était brusquement interrompu pour
s'adresser la parole à lui-même : TEMPUS EST JAM, TI. CÉSAR,
GERMANICE , DETEGERE TE PATRIBUS CONSCR1PTIS QTIO TENDAT