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328             ADOLPHE ADAM A LYON EN 1851.
zèle et au talent des solistes : Mmes Jullienne, Verdini, Boulangeot,
et MM. Laurent, Dufrêne, Michel, 'Falbert et Ducerf, et des
chœurs excellents du théâtre. Une seconde exécution fut même
redemandée ; et, cette fois, la messe fut précédée d'un concert,
où j'eus le plaisir d'entendre, pour la première fois, George
Hainl, qui joue très-rarement du violoncelle (c'est le seul tort
que je lui connaisse ). M. Mulder, excellent pianiste, fixé à Lyon
depuis deux ans, s'y fit entendre dans une fantaisie de Thal-
berg, et un violoniste de l'orchestre, M. Pontet, très-habile exé-
cutant, et l'un des meilleurs élèves d'Alard, y exécuta le concerto
de Mendelsohn.
   Ce ne fut que la veille même de mon départ, que l'on put re-
présenter Giralda. Une indisposition vocale mettait M1,e Hillen,
la première chanteuse, dans l'impossibilité de remplir le rôle
principal : il lui fallut des efforts inouïs, et faire preuve d'un zèle
et d'un dévouement rares, pour obtenir et mériter le succès que
lui valut cette création. Les autres rôles furent fort bien remplis
par Mlle Boulangeot, deuxième chanteuse, et M. Gustave, excel-
lent comique. Le ténor, M. Dufrêne, nous l'avons déjà un peu
connu à l'Opéra, et nous allons bientôt apprécier encore mieux
sa jolie voix à l'Opéra-Comique, où il est engagé. Nous avons
vu débuter, à l'Opéra, M. Laurent ; mais là, on n'a pu le juger
comme chanteur. J'appris, en lui voyant jouer le rôle du Roi,
créé à Paris par Bussine, combien il est intelligent comédien et
combien il possède de ressources dans son talent. Un jeune se-
cond ténor, M. Falbert, avait été choisi pour le rôle de Sainte-
Foy. Il apprit au public lyonnais, et je crois bien qu'il apprit
lui-même qu'il possédait une charmante voix de ténor, qui ne
manquait que d'un peu de culture, et qu'il y avait en lui l'étoffe
d'un sujet distingué.
   Ce qui m'a paru le plus singulier dans l'état des deux théâtres
de Lyon, placés sous une même direction, c'est que le directeur,
M. Delestang, est apprécié et aimé de tous les sujets qu'il em-
ploie. Voilà la seconde exception que je trouve à cette règle gé-
nérale, qu'un directeur est presque toujours regardé comme un
ennemi par ses administrés, et c'est encore à Lyon que j'ai vu