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s                          SONNETS.




                              IV.



    J'ai porté votre nom, du couchant à l'aurore ;
    Je l'ai dit aux vallons : aux monts je l'ai crié ;
    Partout où j'ai souffert, partout où j'ai prié,
    Aux quatre vents du ciel, ce nom palpite encore.



    J'interroge au matin la fleur qui vient d'éclore ;
    Son nom, le savez-vous ? oh ! dites, par pitié !...
    A l'écorce des bois quand je l'ai confié,
    Je vous ai vu sourire, ô roses que j'implore.



    Afin que le ruisseau baisât plus mollement
    Le gazon qui s'étend en un duvet charmant,
    J'ai semé ses deux bords de chiffres symboliques.



    Et les oiseaux chanteurs, dans les vieux troncs mousseux,
    Ont des accents plus doux et des nids plus joyeux,
    Quand je leur jette, au soir, les syllabes magiques.




       Petit-Mont, 1846.