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                       EXPOSITION DE 1 8 5 1 .                  33.r>
 vifier cette exhibition toujours digne d'intérêt, sont-ils une
 compensation suffisante à un retard qui ne pouvait être évité ?
 La Commission de la Société des Amis-des-Arts ne s'est point
 découragée. En présence des obstacles qu'elle rencontrait, elle
 n'a pas voulu priver notre ville de son exposition annuelle ; elle
a pensé aux artistes qui ont un peu le droit d'y compter pour
l'écoulement de leurs œuvres, et, sans s'inquiéter du blâme ,
elle a fait ce qu'elle devait faire, il faut au moins lui en savoir
gré.
    Si nous parlons, en commençant, des artistes et de leur posi-
tion qui a droit à nos sympathies, c'est qu'en effet ils sont, plus
que tous autres, intéressants à plus d'un titre ; s'il est une classe
de la société que les événements politiques de ces dernières
années aient rudement atteinte, c'est, à coup sûr, celle des hom-
mes qui vivent des beaux arts ; on a trop besoin du commerce
et de l'industrie, pour n'y pas revenir, aussitôt qu'on le peut ;
mais est-il une chose au monde dont on se passe plus facile-
ment que d'une statue ou d'un tableau ? Aussi n'avons-nous
pas été surpris du grand nombre de petites toiles que l'on voit
au salon de cette année. 11 en est aujourd'hui de l'art com-
me de beaucoup d'autres choses, il tend aussi à la démocratie,
et, à vrai dire, il pourrait faire plus mal ; les grands tableaux,
les grandes machines, pour parler le langage des ateliers, sont
difficiles à mener à bonne fin ; c'est un travail de longue haleine
qui demande, à la fois, une grande inspiration, beaucoup de
temps, et surtout beaucoup d'argent. L'époque n'est pas, en fait
de peinture et de sculpture du moins, aux fiers essais, aux ten-
tatives audacieuses et de grande portée; aussi, le plus souvent,
l'artiste qui a voulu, dans les meilleures conditions de valeur et
de talent, excéder certaines limites, reste avec tout cela vis-à-
vis de son tableau.
  Le Siège de Paris, par les Normands, au IXe siècle, par M.
Luminais, est la seule Å“uvre qui se rattache en quelque sorte
au genre historique, c'est une peinture vigoureuse, d'un accent
énergique et presque sauvage ; les figures, largement faites,
quoique traitées au quart de la nature, ont un aspect terrible ;