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453 et quelquefois exclusive. La division des facultés intellectuelles a été donnée, leurs lois fondamentales ontété reconnues. Enfin, une distinction de la plus haute importance, non seulement en métaphysique, mais encore en morale et en esthétique a été dé- finitivement établie entre les principes qui sont dus à l'expé- rience et ces principes naturels, inhérents à la constitution intellectuelle de l'homme et nécessaires à la pensée qui for- ment, pour ainsi dire, un divin apanage dont Dieu, en la créant, a voulu doter l'intelligence delà race humaine. La philosophie, quoiqu'en disent ses ennemis, n'estdoncpas jusqu'à ce jour demeurée à la même place, et elle ne s'est pas non plus stérilement agitée dans un cercle dont elle aurait été impuissante à sortir, elle s'est au contraire développée avec les siècles, et elle peut s'attribuer avec un légitime orgueil une grande part des progrès accomplis par l'humanité. Si tel a été le passé de la philosophie, pourquoi, Messieurs, n'espére- rions-nous pas que son avenir sera aussi glorieux et aussi fé- cond ? Cette espérance vous est trop chère, elle se rattache trop intimement, dans notre pensée, à l'avenir et aux destinées de l'espèce humaine, pour que nous ne nous empressions pas de vous la confier. C'est elle qui doit nous soutenir dans nos travaux, c'est elle qui doit nons mettre en garde contre les amers découragements du scepticisme. Sans doute il ne nous est pas permis d'espérer qu'il sera donné à la philoso- phie de dire le dernier mot de toutes choses et de résoudre complètement tous ces grands problèmes dont notre intelli- gence est accablée et dont notre imagination même s'épou- vante, mais, peut-être, grâce à ses progrès ultérieurs, l'homme aura-t-il un jour des notions plus complètes sur sa propre nature et par conséquent sur sa destinée, sur ses rapports avec Dieu et avec le monde; peut-être, à l'aide de ces notions nouvelles, sa position sur cette terre pourra-t-elle devenir