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les Cordeliers de Provins, un grand tableau d'autel repré-
sentant Jésus-Christ disputant dans le Temple. Il se peignit
parmi ceux qui écoutent la dispute.
Stella était très actif, très laborieux, Il ne se contentait
pas de peindre ; il a beaucoup gravé ; et ses œuvres, dans
ce genre, sont des jeux d'enfants, des vases, des ouvrages
d'orfèvrerie, un recueil d'ornements d'architecture, la Pas-
sion de Jésus-Christ en trente petits tableaux, etc, etc. Il
est étonnant qu'avec une santé aussi frêle, aussi délicate,
il ait autant travaillé. Il consacrait la journée à peindre et
à graver, et le soir à dessiner.
Il a fait la vie de la Vierge en vingt-deux petits dessins
qui sont fort estimés. Il était passionné pour les grands ar-
tistes et pour leurs ouvrages. Il rapporta de Rome plusieurs
morceaux d'Annibal Carrache et son estime pour le Poussin
ne s'altéra jamais ; ces deux hommes se comprenaient ; il y
avait entre eux une amitié franche, ils ne méconnurent ja-
mais la dignité de leur noble profession.
En 1644,Stella fut décoré de l'ordre artiste de Saint-Michel,
décoration la plus noble et la plus digne d'être ressuscitée,
car elle appartenait aux grandes intelligence aux profes-
sions qui, tout en illustrant ceux qui excellaient, donnaient
de l'éclat au gouvernement qui les protégeaient. Stella, ce
peintre trop peu connu aujourd'hui, et dont le nom figure
à peine dans les biographies, mourut, sans laisser d'enfants,
le 29 avril 1647, à cinquante un ans, et fut enterré à Saint-
Germaiu-l'Auxerrois, devant la chapelle Saint-Michel. Il eut
pour disciple un Lyonnais nommé George Charmelon.
Stella conserva toujours son caractère enjoué , son esprit
aimable. Son genre, quoique froid dans l'exécution, ne man-
que pas de noblesse dans le faire, et d'une certaine naïveté
dans les attitudes. Ses Vierges plaisent par leur grâce et
par la délicatesse du dessin. On a beaucoup gravé d'après
Stella, notamment la Vierge tenant l'enfant Jésus, par Val-
let; une sainte famille; la vierge tenant l'enfant Jésus