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454 meilleure et son intelligence agrandie recevoir de nouveaut développements. Ce sont là , Messieurs, nos plus chères espérances, c'est, je dirai plus, notre ferme conviction. Ceux qui ont le malheur de ne pouvoir la partager nous la pardonneront en faveur de ce qu'elle a de consolant et de sincère. Peut-être même, s'ils viennent à considérer que, fondées sur l'observation de ce qui a constamment eu lieu dans le passé, ces espérances sont aussi solides qu'aucune des espérances de ce monde, ils seront moins empressés de les traiter de chimères et finiront par s'y attacher un jour avec quelque joie et avec quelque confiance. Tels sont, Messieurs, les opinions les plus importantes, les principes les plus généraux auxquels je m'efforcerai de de- meurer fidèle dans tout ce cours de philosophie. Partout vous y retrouverez cette ferme croyance à la souveraineté, à la lé- gitimité et aux progrès de la raison humaine. Toujours nous nous mettrons en garde contre l'esprit exclusif des grandes écoles qui nous ont précédées,et nous chercherons à réunir leurs principes au sein d'un éclectisme vaste et éclairé. À aucun prix nous ne consentirions à faire rétrograder jusqu'au moyen- âge la philosophie du XIXe siècle, et nous lui conserverons, autant qu'il sera en notre pouvoir, cette indépendance pré- cieuse qu'elle a acquise au prix de tant d'efforts et de tant de nobles dévouements. Enfin, Messieurs, comme déjà vous avez pu vous-même en juger, en philosophie, comme en po- litique, comme en toutes choses, nous tenons à l'honneur d'ê- tre de notre temps, nous n'avons point de regrets pour le pas- sé, nous avons beaucoup d'espérance pour l'avenir, parce que nous croyons à une divine providence qui n'a pas abandonné au hasard les destinées de l'humanité, et qui, à travers bien des vicissitudes, la conduit incessamment vers quelque chose de meilleur. J'ose espérer que dans une ville qui renferme tant d'esprits