Revue du Lyonnais » série 1 - n°10 ( 1839 ) » pp.417

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  hectares ( soit 200^000 bicherées Lyonnaises ) de ter-
  rains couverts d'eau, dans la Dombes, qu'il a fallu pour établir
 une si vaste inondation, d'immenses capitaux, les bras d'un
 pays sain, riche, populeux, bien cultivé. Selon lui, les villes
 en ruine, les habitations de maître dont la moitié au moins
 sont détruites , les traces de culture dans les bois , dans les
 pâturages, dans les étangs; dans les terrains en friche, tout
 annonce que la Dombes a été riche en population , en ferti-
 lité, en bien-être, avant la formation des étangs. Les pre-
 miers habitants qui imaginèrent l'inondation, firent un calcul
 productif ; le poisson fut d'un débit facile et se vendit chère,
 ment; le sol, chaque troisième année, produisit sans engrais et
 avec peu de culture, d'abondantes récoltes (1). Séduits par
 ces avantages , leurs voisins les imitèrent ; mais l'insalubrité du
 pays s'accrut ; la population fut décimée el énervée , les fonds
restés enlabours furent mal cultivés, et une transformation dans
la culture, qui devait faire la richesse du pays, devint la cause
 de sa misère et de sa ruine.
    L'honorable agronome avoue que le sol de la Dombes ,
comme celui de tous les terrains imperméables, est malsain
 de sa nature ; mais il assure qu'il est encore moins insalubre
 que celui de la Bresse proprement dite, ( arrondissement de
Bourg ) , qui fait partie du même plateau, qui est dû à la même
formation, et dont le terrain est plus argileux (2), et que ce-
 pendant la Bresse est riche et populeuse. L'insalubrité de la
Dombes aurait donc pour cause principale , les étangs , les
marais qu'ils forment sur leurs bords , le sol inondé qu'ils
laissent à découvert pendant l'été. La Dombes ne possède
que 300 habitants par lieue carrée, pendant que l'arrondisse-
ment de Bourg, qui a desséché ses étangs, en compte plus de


  (1) C'est là précisément le cas où se trouvent encore les étangs de la Bour-
gogne.
  (2) On pourrait étendre cette identité à tout l'arrondissement de Louhans
(Saône-el-Loire), c'est-à-dire à toute la Bresse Chàlonnaise.
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