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97 la chaire et les puissantes paroles de nos hommes parle- mentaires. D i r a - t - o n que saint Jean Chrysostôme soit étranger aux triomphes de Bossuet; Démosthènes et Ci- céron, à ceux de Mirabeau; et nous n'attaquons pas ici leur originalité. Car combien comptera-t-on d'écrivains qui ne doivent rien qu'à eux-mêmes et ne sont tri- butaires de personne ! Mais les plus originaux d'entre nos auteurs, ceux peut-être qui représentent le mieux le vieil esprit français, Molière, La Fontaine ne doivent- ils rien à l'antiquité ? ïl serait donc injuste de se mon- trer ingrat envers l'antiquité qui nous a légué tant de chefs-d'œuvre, tant de belles et bonnes choses que nous avons incorporées à nos richesses indigènes, que nous nous sommes assimilées en quelque sorte. Mais peut- être cette végétation étrangère a-t-elle étouffé les plantes indigènes de notre sol ? Amyot et Montaigne nous l'ap- prendront. En deux mots, la question est ici : la littérature fran- çaise avait-elle en elle-même un avenir et des ressour- ces propres ? Oui, certainement; car toute chose est per- fectible, et, grâce à Dieu, le génie français n'a jamais été tellement deshérité qu'il ne put voler de ses propres ailes. — Mais que les secours étrangers aient considéra- blement contribué au perfectionnement de la littérature française que l'élude de l'antiquité ait donné plus de ri- chesse et pluo de noblesse à la langue, et que, sans nuire au caractère national, elle l'ait douée de qualités nou- velles, c'est ce que nous admettons, ce que nous croyons fermement. L. PUISEDX. 7