page suivante »
378 aura donné son nom, suivant l'usage. Le mot de Félicité, qui se trouve au bas de la pierre, doit être un jeu de mots, jta concelto bien digne d'une époque où l'on cherchait à briller en tout et partout. C'est un souhait de bonheur adressé peut- être au passant, et une allusion au nom de Félix. Le jeu d'es- prit pourrait cependant n'être point médité, car le Vivile fe~ lices revient assez fréquemment sur les cippes et sur les tombeaux. Félicissimus, comme on le voit encore par les huit vers de la partie latérale du cippe, avait combattu dans les jeux du cirque, et, -puissant de sa force, beau de la fleur de la jeunesse, Et virtute potens, et pulcher flore juventœ, se trouvait préféré parla louangeuse affection du peuple. On voit, de plus, qu'il y avait des médecins attachés aux jeux du cirque, aux écoles de gladiateurs, et que ce beau et puissant jenne homme y avait exercé l'art d'Esculape. C'est un fait remarquable pour l'histoire et la médecine, à cette époque. Le mot ursarius ne se trouve que dans le Glossaire de la basse latinité, par Du Cange, et le docle Spon hésitait sur le sens qu'il pouvait avoir. Or, le sens nous paraît ici déterminé par ce qui précède. Il s'agit évidemment de ceux qui étaient chargés de garder ou de dresser les animaux destinés aux jeux de l'amphithéâtre, et spécialement les ours, ursarii. On remarque sur le cippe de Félicissimus un niveau et une ascia. M. Rouard ignore quel peut être ici le sens du niveau ; les antiquaires n'ont rien dit encore de satisfaisant sur cet ornement des pierres tombales. Après l'inscription de Félicissimus, M. Rouard publie de nouveau celle d'un jeune navigateur, laquelle dut être dictée par un pythagoricien ou par un néo-platonicien. Ce joli mor- ceau grec se trouvait déjà dans les Mélanges de Chardon de La Rochetîe. — Vient ensuite l'inscription d'un jeune chrétien, de Dextrianus, inscription qui remonte au YIIIe ou au IXe siècle, et que garde le musée d'Aix. M. Rouard voit ici trop