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quentes seditionsavaienllieu.il s'agissait, d'une part, de lui
inspirer de la patience et de la résignation, afin de ne pas at-
tirer la colère de la cour ; d'autre part, de transiger avec les
traitants en leur faisant peur du peuple, afin que tout se passât
sans violence et avec le moins de dommage possible. De La
Font y réussit au point de s'assurer la faveur de la cour, tout
en ménageant, prétend-il, les intérêts de la ville et du com-
merce. Lorsqu'il y avait quelques répartitions à faire, par
exemple, asseoir la taxe sur les aisés, ou faire contribuer les
corps d'arts et métiers pour quelques rachats d'offices ou im-
positions, c'était à lui d'ordinaire que ce soin était confié ; les
intendants trouvaient que personne n'était plus habile à tirer
de l'argent sans trop faire crier. Ses mémoires sont sur ce su-
jet pleins de détails, qui font assez connaître à quoi se réduisait
la prétendue indépendance de la ville de Lyon vis-à-vis dn
pouvoir.
   A la suite de son échevinage, De La Font fut mis à la tête de
la Commission de l'Abondance, institution que les entraves qui
gênaient alors la circulation et le commerce des blés rendaient
nécessaire, et qui, dans ce temps-là m ê m e , avait des inconvé-
nients qui compensaient presque ces services.L'Abondance d e -
vait acheter des blés pour en garnir les greniers publics dans
les temps de bon m a r c h é ; ces blés conservés pour les mo-
ments de cherté étaient alors conduits par parties, à la Gre-
nelte, pour y être vendus un peu au-dessous du cours, et com-
battre par ce moyen les spéculateurs à la hausse. Dans les mo-
ments difficiles, on distribuait les blés aux boulangers pour
leur faire donner le pain à prix modéré. Mais il arrivait
souvent que l'Abondance influencée par les gros marchands de
blé, ou détournée par la crainte de trop exposer son capital,
négligeait ses approvisionnements dans les moments oppor-
tuns. La disette venait-elle, ce qui arrivait périodiquement
presque tous les trois ou quatre ans, on était pris au dépourvu ;
il fallait alors bien du temps pour négocier avec la cour la
permission de faire la traite des blés de Bourgogne, bien du