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Je n'aurais jamais lu nos apôtres nouveaux
Qui pleurent ou prédisent,
Mais j'irais par les bois dérober aux oiseaux
Les secrets qu'ils se disent ;
J'irais, comme une sœur du peuple harmonieux
Qui vole et qui babille,
Saluer avec lui chaque aube dans les cieux,
Si j'étais jeune fille
Sans avoir demandé ce que c'est que la foi,
La vérité, le doute ;
Comme une eau qui s'enfuit sur sa pente, ainsi moi
Je courrais sur ma route ;
Si le siècle s'agite en sa nuit sans sommeil
Où nul phare ne brille,
Je l'aurais ignoré! —je verrais le soleil
Si j'étais jeune fille !
L'air des prés me ferait rêver, rire ou sauter,
Toute heureuse de vivre ;
La fauvette serait mon seul maître à chanter,
Les champs seraient mon livre.
Comme en un frais écrin je ferais là mon choix.,
Et sous une charmille
J'irais parer ma lyre avec les fleurs des bois,
Si j'étais jeune fille !