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 nanls, mais je m'étonnerai de ce qu'ils aient une part plus
 large dans ses sentiments généreux, que les hommes qui cul-
 tivent ses terres. » M. Digoin, va peut-être un peu vite, il est
 trop exclusif, mais sa bonne foi ne saurait être révoquée
 en doute. « Notre perpétuelle prière, — me faisait-il l'hon-
 neur de m'écrire, le 30 octobre, -— à tous ceux qui veulent
bien s'occuper de nos misères, c'est qu'on nous visite; ce que
 nous craignons, par dessus tout, ce sont les raisonnements
 basés sur des circonstances inexactes ou imaginaires, telles
 que celles développées par les partisans de la conservation ,
propriétaires étrangers, par leurs habitudes , à ce sol qu'ils
 fuyent ; ils épousent les opinions d'hommes qui les abusent
par intérêt, les régisseurs et les grands fermiers. —• Que l'on
 vienne et que l'on voie, voilà notre désir! »
    Cependant, parmi les nombreux cours d'eau cités par
 MM. Digoin et Greppo fils, il en est peu dont la régularité
soit constatée. Le sol basaire de la Dombes, que M. Digoin
 assure être identique à celui de la Bresse Chalonnaise, er
diffère absolument, ce dernier ayant l'élément siliceux et.
le carbonate de fer unis à sa base argileuse. Je prouverais
presque que l'arrondissement de Louhans, si fertile, si riche
en humus est plus insalubre que la Dombes, renfermant quan-
tité de marais à plantes grasses et à joncs qui sont rares dans
la contrée inondée. — Chaque province, après tout, a une
Dombes dans son sein ou à sa porte, et au moment où'j'écris
ces lignes, une portion notable de notre population Bourgui-
gnonne est en proie à la fièvre.
   Au résumé, laissons de côté les points de vue poétiques
d'une contrée où l'eau tient plus de place que la terre, où les
mœurs, les habitudes, les visages, les arbres, les maisons
même ensevelies dans l'argile, semblent avoir la fièvre , où
les bouleaux pleurent comme des cyprès sur une population
qui semble n'avoir pas vie, où l'aspect morne et triste, sem-
ble n'appeler que la mort, où la stagnation des eaux semble
le symbole et l'image de la stagnation des idées, et sollicitons