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    volontairement à son sceptre, et poursuit sa conviction en
    fertilisant à grands frais ses domaines, son exemple ne fasse
    des imitateurs que parmi ceux qui ont ou sa fortune, ou des
   immeubles facilement assainissables.—De tous ces débats,
   de toute cette lulle, il est sorti un faisceau de lumières;
   la cause de l'humanité a été hautement proclamée ; gloire
   et honneur aux hommes généreux qui n'ont vu qu'elle!
   Que la voix de MM. Journel, Puvis, Rivoire, Digoin et Périer
   puissent les réconcilier et les unir; qu'ils se rapprochent par de
   réciproques concessions qu'ils se désarment, elque, serrésles
   uns contre les autres, laissant de côté toute passion indivi-
  duelle, toute question personnelle ou d'intérêt privé, oubliant
  ces débats devenus aigres et cette polémique devenue hostile,
  ils confondent tous leurs vœux dans un seul et unanime vœu
 humanitaire, comme autrefois Bossuet et Fénélon, armés l'un
  contre l'autre au nom de la foi;, finirent par s'embrasser
  pour elle et avec elle !
     — Je n'ai pas voulu dogmatiser ici ; j'ai mis mon sentiment
 tel qu'une étude assez longue de la question l'a fait: je l'ai
 formulé sans prétention : s'il renferme quelques bonnes par-
 ties, qu'on daigne les accepter ; s'il en contient de mauvaises,
 qu'on les rejette et surtout qu'on veuille bien les pardonner
 à mon inexpérience et à ma jeunesse.
     M. Digoin, de Sainte-Croix-en-Dombes, est un des plus fer-
 vents apôtres de la croisade contre les étangs. Cette habile ré-
 formiste domine le camp des adversaires de l'inondation ; il
 s'est jeté dans l'arène avec toute l'ardeur d'un ligueur, avec
toute la puissance d'une logique enchaînante et claire. Son
style est ferme, nerveux, concis, pressant; sa phrase est
courte, il est maître de son sujet. Trois fois il a pris la parole ;
dans son dernier écrit surtout, il a réuni tous ses moyens et
me semble vraiment supérieur. Économiste, agronome, géo-
logue; il manie encore l'ironie d'une manière fine et vive, et
rend à M. Nolhac sarcasmes pour sarcarmes. « Je respecte-
rai, dit-il, ses touchantes sympathies pour les oies et les ca-