Revue du Lyonnais » série 1 - n°10 ( 1839 ) » pp.385

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l'ivoire du clavier. Les jeunes gens jouent avec les petits en-
fants qui tendent leurs fraîches joues à tous les baisers. Pour
eux, c'est un moyen de faire leur cour aux jeunes mères et de
se rapprocher des plus jolies sœurs., des plus aimables cou-
sines. Aimables Tartuffes !
   On déjeûne bien au Mont-Dore; on y dîne encore mieux.
Table bienfaisante des Boyer, des Chabaury, des Bellon , tou-
jours en garde contre les épices et la fraîcheur de l'eau, mon
estomac reconnaissant vous conserve encore un souvenir.
   Le fouet et la voix des guides ont retenti ; de dociles mon-
 tures hennissent à votre porte, chacun se lève de table. Un
 plaisir en remplace un autre ; guides , chevaux , porteurs de
 fauteuils, se partagent la population. Le temps est beau, cha-
 cun brave l'ordonnance du docteur, tout le monde veut aller
 à cheval. Les montures renchérissent, et plus d'un^ après
 avoir marchandé, pourra bien être forcé de faire sa p r o m e -
nade à pied. C'est à qui entraînera le plus de personnes avec
lui, le plus de dames surtout. Ecoutez autour de vous : que de
propositions, que d'engagements! Où allez-vous? — Voir
l'arc-en-ciel de la cascade du Queureilh, tout près d'ici. —
 Venez plutôt à la cascade de la Vernière, coquette qui, pour se
faire chercher, se cache mystérieusement dans un fouillis de
verdure et qui se trahit au loin par le murmure de ses eaux.
 — Nous a l l o n s , nous, au pic d e Sancy! — N'y allez p a s ,
croyez-moi, vous n'y verrez que des nuages ; voyez, son front
en est coiffé; suivez-nous au salon de Mirabeau; nous passe-
rons par la Scierie, et nous reviendrons par le Salon du Capu-
cin. C'est une promenade charmante! Toujours de l'ombrage
et des sites agrestes comme en Suisse. — Nous partons pour
le lac Pavin, dit une voix. — Vous ne voulez donc pas revenir
ce soir, répond une autre ; il fallait vous mettre en route trois
heures plus tôt.—Suivez-nous à la vallée d'Enfer ? — Venez à
la Bourboule. Nous aurons des temps de galop tout le long de
la route. — Et du soleil sur la tête ; merci ! — Madame est-
elle des nôtres? Vient-elle voir les ruines du château de Mu-
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