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355 dignalion généreuse dans le principe, mais qui s'aveugla par le succès. Telles étaient les idées et les événements au milieu des quels grandit Luther. Son éducation si pauvre, les prélu- des de sa vie si laborieuse, le façonnèrent de bonne heure pour la lutte. Né à Eisleben, en 1483, de Hans Luther, pau- vre paysan du petit village de Mœhra dans la haute Saxe, et de Marguerite, fille d'un bourgeois d'Eisenach, en l'année même où Savonarole commença ses prédictions à Florence; il quitta à l'âge de quatorze ans la maison paternelle, pour al- ler fréquenter les Curren-schule, écoles célèbres de Magde- bourg. Les enfants qui étaient élevés n'avaient pour payer leur nourriture et leur éducation que le produit de chansons qu'ils allaient réciter deux fois par semaine sous les fenê- tres des riches. Celte ressource leur manqua bien vite. Il prit le bâton du pèlerin et alla jusqu'à Eisenach. Une hos- pitalité bienveillante l'accueillit dans la maison d'une veuve charitable: elle lui acheta une guitare el une flûte, et com- me il aimait passionnément la musique, il sut bientôt, sans maître., jouer assez habilement ponr accompagner sa voix, qui était fort belle. (1) Il se livra en même temps à l'étude de la grammaire et de l'éloquence, et fut bien vite remar- quable par sa facilité d'improvisation. L'université d'Erfurth l'accueillit ensuite ; il puisa dans les leçons des maîtres et dans la bible, que l'invention de Guttemberg commençait à répandre une connaissance approfondie des textes sacrés. Plus lard, il devait en faire le principe de toute discussion ; mais alors il n'élait pas décidé dans le critérium de sa théo- logie nouvelle. Il cherchait encore les éléments de la science (1) Durant toute sa vie, Luther a eu comme la plupart des natures poé- tiques et spontaaces un grand amour pour la musique. Il lui consacrait tous ses loisirs: il publiait des cantiques donl il improvisait à la fois l'air et tes paroles. Nous donnerons, dans la seconde portion de ce travail entre plu- sieurs poésies de lui qui u'orit jamais été traduites une pièce intitulée : Frau Musica [Dame Musique), dans laquelle il chante ses charmes el son influence