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277 12 septembre 1642. Les premiers mots de cette relation prou- vent assez qu'elle a été composée à Lyon. « La semaine pas- sée, dit le chroniqueur, nous fumes ici spectateurs du der- nier acte d'une tragédie; nous vîmes mourir, etc. » M. Coste possède un exemplaire sur lequel une main contemporaine a écrit ces quatre vers : Morte pari periere duo, sed dispare causa, IUe loquens vitam perdidit, iste taeens; Morte pari periere duo, sed perdidit unum Fracla fides, socium perdidit acta B des. « Tous deux périrent delà même mort, mais pour une cause différente ; l'un perdit la vie pour avoir parlé, l'autre pour avoir gardé le silence. Tous deux périrent de la même mort, mais sa foi rompue perdit l'un , sa foi conservée perdit l'au- tre. » Certes, il était bien mal inspiré , le méchant poète qui, en face de cette sanglante tragédie d'un pouvoir implacable, ne trouvait que ces froides et puériles antithèses ! Suivant un mandat signé par le chancelier Seguier, lequel se trouve dans le cabinet de M. Coste, les Auguslins de Lyon furent compris pour une somme de 500 livres dans la distribu- tion des 60,000 livres auxquelles Cinq-Mars et de Thou avaient été condamnés par l'arrêt rendu contre eux (1). Nicolas Chorier nous raconte la vie de François de Barancy, qui avait écrit une relation de la mort de MM. Cinq-Mars et de Thou. Le jugement de Chorier me semble curieux ; je le traduirai. « François de Barancy, dit-il, était aimé de chacun, à cause de son égalité d'âme ; la nature, mère des choses, ne for- Ci) A. Péricaud, Tablettes chronologiques pour servir à l'Histoire de Lyon, depuis l'avènement de Louis XIV jusqu'à VannCe 1700; Lyon, m-8° 1850, page IV.