Revue du Lyonnais » série 1 - n°10 ( 1839 ) » pp.257

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diquées par les méthodistes qui l'avaient précédé. Geoffroy,
dans son admirable histoire des insectes, avait signalé le mo-
yen de les classer d'après les différences qu'offrent dans leur
nombre les articulations de tarses , il avait, ainsi que Fa-
bricius, établi de nouvelles coupes génériques en harmonie,
avec l'organisation extérieure et les mœurs de ces petits ani-
maux; ces deux naturalistes de même que de Géer et Sco-
poli avaient indiqué des caractères dont l'emploi pouvait
être utilisé avec avantage; ne pas suivre les perfectionne-
ments apportés par les nouveaux auteurs, c'était faire rétro-
grader la science, ou vouloir qu'elle s'arrêtât au moment où
elle essayait les premiers pas. A ces reproches, de Yillers
pouvait sans doute échapper facilement; mais c'eut été alors
son travail et non celui du savant suédois qu'il eut offert
au public : or, son admiration pour Linnée était trop vive
pour lui permettre de s'écarter de la voie tracée par ce
génie: il aurait cru faire un outrage à la mémoire du grand
homme en portant la main sur son ouvrage.
   Oh! combien la gloire du naturaliste lyonnais n'eut-elle
pas été plus solidement établie, si dégagé de celte crainte
respectueuse., il avait essayé de travailler sur son propre
fonds; si agrandissant le cercle tracé par Geoffroy, il avait
tenté, comme il en avait le projet, de décrire tous les in-
sectes de France que ses explorations et ses relations nom-
breuses avaient mis à sa disposition. Quoiqu'il en scil., son
travail fut reçu à sa naissance comme un ouvrage utile.
Giorna adopta sa nomenclature dans son catalogue entomo-
logique ; l'Allemagne surtout l'accueillit avec faveur ; et m a l -
gré le défaut de critique et les imperfections qu'il est facile
d'y trouver, il peut encore quelquefois aujourd'hui être con-
sulté avec fruit. On doit d'ailleurs à cet auteur la décou-
verte d'un assez grand nombre d'espèces, découverte dont
l'honneur lui restera, quoique Fabricius et la plupart des
écrivains plus modernes lui aient rarement rendu la justice
 d'adopter les noms imposés par lui.
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