Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
   Après avoir livré au public le fruit de ses recherches, de
Villers soupira après le repos. Il demanda à être inscrit sur
la liste des vétérans de l'académie et ne prit plus aucune
part aux travaux de ce corps savant. Déjà commençait à luire
l'aurore de ces jours où le flambeau des sciences, des lettres
et des arts allaient pâlir devant les brandons de la discor-
de. On eut dit que prévoyant l'avenir, il cherchait à s'en-
sevelir dans une prudente obscurité; mais ses talents lui
avaient fait un nom qu'il ne pouvait plus cacher dans l'ou-
bli. Sa réputation de mathématicien habile^ les lunettes
sorties des mains du célèbre opticien Dollon, dont il était
possesseur, le firent appeller, lors du siège de Lyon, à con-
courir à la défense de la cité, en observant du haut de la
côte de St. Sébastien, les mouvements de l'ennemi. Mandé
pour ce fait; devant le général Doppet, après la prise de la
ville, celui-ci, par un acte de clémence qui honore sa m é -
moire, se contenta de confisquer les instruments coupables
qui furent expédiés sur le champ dans le Midi, pour être
utilisés dans le siège de Toulon.
   Depuis celte époque, de "Villers vécut dans la retraite.
L'étude des sciences qui avait fait le charme de sa vie, fut
encore l'occupation de ses dernières années. Il se chargea,
pour être agréable à F . M. Tissier son maître en chimie, de
la rédaction de {'Essai sur la théorie des trois éléments, p u -
blié par ce dernier; mais il n'apposa plus son nom à au-
cun ouvrage. Son temps était partagé entre la lecture et
un doux far niente. De l'une des croisées de ses appartements
situés sur le quai S. Clair, il aimait à considérer le tableau
ravissant étalé sous ses yeux, et à jeter ses regards sur les
champs de la Tête-d'Or qu'il avait si souvent visités et que
ses forces ne lui permettaient plus de parcourir. Il accueillait
avec bonté les jeunes gens portés par leur goût vers l'é-
tude de la nature, et celle-ci lui dut quelques admirateurs
éclairés. Il servit, entr'autres, de guide à un de nos conci-
 toyens que l'entomologie regrette depuis long temps de ne