page suivante »
Ã46 « Je vis en ce refuge, ô grâce inattendue ! " « Aux branches de corail la coupe suspendue... « Dans l'abîme sans fond qui l'aurait pu chercher?... » « Et le gouffre sous moi prolongeait sans limites " Ses noires profondeurs, aux hommes interdites : « Là je n'entendais plus les vastes bruits des flots : « Mais mon regard plongeait dans l'immense étendue ; « Salamandres, dragons, terrifiaient ma vue , « Passant et repassant dans ce morne chaos. » « Là s'agitaient en foule, en un mélange informe, « Tous les monstres des flots à la masse difforme : « Des perfides écueils le gardien hideux , « Dont le souvenir seul m'épouvante et me glace; « De l'hyène des mers je vis avec menace « S'ouvrir sur moi les dents au grincement affreux. « <•• Au rocher suspendu, perdu sous la distance, « Des hommes j'eus en vain invoqué l'assistance : " Parmi ces larves, seul, moi le seul être humain ; « Là mesurant l'horreur de ce désert sans bornes : « Pour disputer ma vie aux solitudes mornes, « Aux dragons des écueils, tout effort était vain. » « Et mon sang sefigeadans cettte heure fatale ; « Des monstres tout-à -coup la gueule colossale u S'ouvrit largo sur moi... pour m'engloutir... horreur!