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247 « L'effroi me fit tomber du rocher tutélaire, « Par le torrent je fus roulé vers la lumière ; « D'avoir revu les cieux je lui dois le bonheur. >> Le roi, sur ce récit, légèrement s'étonne : « La coupe t'appartient, dit-il, et je te donne « Encore cet anneau, le plus pur des joyaux, " Où de ce diamant scintille la merveille , " Si, replongeant, tu peux apprendre à mon oreille « Ce que cache la mer tout au fond de ses eaux. ». La belle jeune fille, à ces mots attendrie, D'une voix caressante et douce ainsi s'écrie : « 0 mon père!... cessez, cessez ce jeu cruel!... « N'a-t-il pas déployé le plus noble courage? « C'est à vos chevaliers, à l'exemple du page, « De répondre à leur tour à ce fatal appel. » Mais le roi, reprenant cette coupe splendide , La rejette, impassible, au tourbillon avide : « Si tu cherches encor cette coupe à ton roi, « Il te fait chevalier, au renom plein de lustre, « Pour épouse il te donne encor sa fille illustre, « Elle qui l'implora si tendrement pour toi. » Le page alors sentit tout un ciel dans son ame, Son œil étincela d'une héroïque flamme. Il vit la noble fille avec grâce rougir ;