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308 « Viens, nous serons heureux ensemble, « La terre est indigne de toi. « Là , jamais entière allégresse ; « L'ame y souffre de ses plaisirs ; « Les cris de joie ont leur tristesse, « Et les voluptés leurs soupirs. « La crainte est de toutes les fêtes ; « Jamais un jour calme et serein « Du choc ténébreux des tempèles « N'a garanti le lendemain. « E h ! quoi, les chagrins, les alarmes, « Viendraient troubler ce front si pur, « Et par l'amertume des larmes « Se terniraient ces yeux d'azur ? « Non, non, dans les champs de l'espace « Avec moi tu vas t'envoler ; « La Providence te fait grâce « Des jours que tu devais couler. « Que personne dans ta demeure, « N'obscurcisse ses vêtements ; « Qu'on accueille ta dernière heure « Ainsi que tes premiers moments ! « Que les fronts y soient sans nuage, « Que rien n'y révèle un tombeau ! « Quand on est est pur comme à ton âge, « Le dernier jour est le plus beau. » Et, secouant ses blanches ailes, L'ange, à ces mots, a pris l'essor Vers les demeures éternelles. — Pauvre mère, ton fils est mort ! Voilà qui est parfait de vérité et d'ensemble ; c'est un pe- tit lableau d'un travail fini dans ses étroites proportions, une