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 hardies, ces peintures saisissantes et vraies, ces habitudes
 si ouvertement littéraires, celle purelé transparente, celte
 exquise harmonie de style, cette pittoresque forme de langage,
 cette élévation de sentiment : voilà ce qui distingue aussi
 M. Reboul. Sa bibliothèque, selon A. Dumas, se compose de
 la Bible et de Corneille ; il n'en est rien, mais Reboul reflète
 quelque peu en lui-même le double caractère de la Bible et
 de l'auteur du Cid. Il nous apparaît, dans son volume, comme
 un de ces hommes antiques qui portent la tête haut, qui sentent
 ruisseler en leurs veines un sang généreux, que la vertu trans-
 porte, que le crime indigne, et qui ont une ame élégiaque,
 pleine de compassion pour les misères de l'humanité.
    Son apparition sur la scène remonte à l'année 1828; les
journaux répétèrent, avec d'unanimes éloges, cette petite
pièce de l'Ange et l'Enfant, touchante élégie dont le canevas se
trouve tout entier dans un poète allemand, Grillparzzer, mais
développée sans grâce et sans bonheur. L'angey apparaîtbien,
comme ici, penché sur le bord du berceau du nouveau né, et
s'affligeant des misères qui attendent une jeune vie ; toutefois,
il garde^ il nourrit cette pensée en lui-même, et cela ne de-
vient plus alors une réalité vivante et saisissable, ainsi que
dans Reboul. Le dénouement est le même, sans vous frapper
par le trait vif et incisif qu'amène l'élégie française. Charles
Loyson avait brodé le même sujet, mais en vers très faibles,
 en vers mêlés, c'est tout dire. Quoiqu'il soit gravé dans la
 mémoire de bien des gens, nous transcrirons néanmoins le
petit drame de M. Reboul, drame qui a pris rang parmi les plus
gracieux chefs-d'œuvres de la muse française au XIXe siècle,

               Uu ange au radieux visage,
               Penché sur le bord d'un berceau,
               Semblait contempler son image,
               Comme dans l'onde d'un ruisseau.

               « Charmant enfant qui me ressemble,
               « Disait-il, oh! viens avec moi !